JOUTE LANGUEDOCIENNE

270° fête de la Saint-Louis à Sète - les joutes

du 23 au 28 août 2012



Le règlement des joutes languedociennes

Tournois des lourds 2012 © photo Yvan Marcou
Tournois des lourds 2012 © photo Yvan Marcou
L'origine des joutes nautiques se perd dans la nuit des temps, mais le principe en est simple: Deux jouteurs sont opposés et le but du jeu est de vaincre son adversaire.

Il existe plusieurs méthodes de joutes. Les joutes pratiquées dans en Languedoc et plus particulièrement à Sète pour la Saint-Louis, sont donc les joutes languedociennes. Il existe 14 sociétés ( ou clubs) au sein de la ligue du Languedoc où les joutes sont avant tout un sport individuel, ce qui autorise que deux jouteurs de la même société peuvent être opposés dans un tournois. Il ne s'agit donc pas d'une opposition entre les barques; ainsi ce ne sont pas les barques bleues qui s'affrontent contre les barques rouges.

L'ordre de passage des jouteurs est établi selon un tirage au sort aléatoire effectué avant la compétition et il existe plusieurs catégories de jouteurs:
- jeunes jouteurs 1ère - 2° et 3° année
- jouteurs juniors
- jouteurs légers
- jouteurs Mi-moyen
- jouteurs moyens
- jouteurs lourds ( dont certains dépassent 150 kg)

Pour combattre, les jouteurs prennent place sur des barques qui sont menées par un barreur (patron) et propulsées par un équipage de 8 ou 10 rameurs selon le modèle de la barque.

A l'arrière de chaque barque se trouve la tintaine (sorte d'échelle) qui est composée de 2 bigues équipées de petits bancs sur lesquels prennent place les jouteurs avant de combattre. Ils règlent la hauteur des planchers qui sont des plateformes situées en bout de tintaine sur lesquels le jouteur se tient debout.
Pour se défaire de son adversaire le jouteur dispose deux armes: la lance et le pavois (bouclier)

La lance
La lance est longue de 2,80 m. Elle est en bois et à son extrémité se trouvent trois pointes en acier acéré appelées épure qui viennent se planter dans le pavois de l'adversaire. La lance est peinte en deux couleurs délimitant trois parties.
Une première partie rouge ou bleu que le joueur place sous son aisselle et qui mesure 1 mètre.
Une partie centrale de 1,10 m. La limite entre la couleur et le blanc est appelée garde. Si le jouteur la franchit, il commet une faute et si son adversaire ne tombe pas à l'eau, il reçoit une observation. S'il récidive, il est pénalisé par un avertissement et s'il répète la faute une 3ème fois, il est éliminé.
La troisième partie de la lance est colorée en rouge ou bleu. La limite entre la partie blanche et la partie colorée est appelée deuxième garde. Si la main du jouteur franchit entièrement cette 2ème garde, il est disqualifié tant bien même jetterait-il son adversaire à l'eau. Celui ci serait alors autorisé à reprendre place sur la tintaine à moins d'avoir lui aussi commis une faute éliminatoire.
Au cours d'un combat, si une des lances se rompt, le jouteur qui chute en avant est autorisé remonter. S'il chute en arrière, il est éliminé.

Le pavois
Le pavois est une arme qui n'a pas de dimensions exacte. Il est entièrement en bois. la seule contrainte est qu'il est composé de deux parties accolées selon une certaine inclinaison. Il est à dominante blanche.
Les parties peintes en rouge ou bleu sont appelées les retenants. Ils doivent obligatoirement avoir 5 cm d'épaisseur. Lorsqu'il est regardé de face le jouteur ne peut frapper son adversaire que dans la partie centrale gauche.
Un coup de lance sur un retenant est sanctionné par une observation, s'il y a récidive, c'est une avertissement et la 3ème fois c'est la disqualification.
Un coup de lance administré en dehors de la face centrale gauche est immédiatement éliminatoire sauf sur le jouteur gaucher, frapper sur les deux faces (gauche ou droite) est autorisé mais pas en dessous ou au dessus des retenants internes.
Le jouteur tient le pavois au bras gauche (droit pour le gaucher). A l'arrière du pavois il y a dans la partie haute, une corde dans laquelle le jouteur enfile son bras et qui permet de régler sa tenue. Il y a aussi une poignée dans la partie basse qui permet sa prise en main.
Le jouteur doit obligatoirement plaque le haut de son pavois contre sa poitrine et poser l'encoche interne sur son genou. Un non respect de ces deux conditions est sanctionné comme dans les cas précédents.

Pour visionner les photos des tournois de joutes de la Saint-Louis 2009 - 2010 et 2011, cliquez ICI.

Aurélien Evangelisti vainqueur du tournois des lourds des joutes languedociennes à Sète en 2012  pour la 7ème fois  © photo Yvan Marcou
Aurélien Evangelisti vainqueur du tournois des lourds des joutes languedociennes à Sète en 2012 pour la 7ème fois © photo Yvan Marcou

Le pavois

S'il y a des jouteurs qui utilisent le pavois comme arme d'attaque, ils sont relativement peu nombreux. Toutefois, s'il étaient rares à une certaine époque, ils sont quand même un peu plus nombreux de nos jours.
Le pavois est considéré par la majorité des jouteurs comme une arme défensive. Pour porter leurs attaques, les jouteurs de lance ont toute la demi-surface interne du pavois à leur disposition.
En ce qui concerne le pavois d'un jouteur droitier on dénombre 8 points névralgiques.
Il y en a trois sur le retenant central du pavois qui est appelé la barelle. le premier point névralgique est le milieu de barelle. Le second est le bas de barelle et le troisième le haut de barelle appelé l'épine.
Tout comme il y a trois points sensibles à la barelle, il en existe aussi trois sur le retenant interne. Le milieu du dedans est appelé la main car c'est le point du pavois le plus près de la main opposé du jouteur (main qui tient la lance). Le haut du dedans est appelé le mourre ou moins péjorativement le dedans. Il est le point du pavois le plus frappé par les lances adverses donc le plus meurtri. Enfin, il y a le bas du dedans. Très utilisé auparavant pour amourer ou agenouiller le jouteur, il n'est que très peu utilisé de nos jours.
Reste deux autres points. Le premier, situé dans le haut du pavois, entre le dedans ou mourre et l'épine, c'est le tir à pigeon. Bien que très utile car la lance peut être plantée dans un premier temps à cet endroit et ensuite partir dans le dedans ou sur l'épine, il est de nos jours devenu également un point assez peu utilisé. Enfin, quasiment inutilisé par les jouteurs confirmés, mais plutôt par les enfants débutants dans les écoles de joutes pour apprendre à frapper leurs adversaires sans danger: le plein pavois.
Si on a affaire à un gaucher, il convient d'en ajouter trois autres. Les deux premiers sont placés sur la demi surface extérieure mais qui devient la demi surface intérieure du jouteur gaucher. Le premier est l'équivalent de l'épine du droitier que l'on appelle le R car sur cette face du pavois sont censées figurer les lettres RF mais ce n'est pas toujours le cas.. Enfin, la main, car le gaucher tient son pavois sur le bras droit - qui est l'inverse par rapport à la barelle du milieu du dedans du droitier.
Le dernier pont névralgique du pavois du gaucher figure sur la demi surface extérieure de son pavois et qui est me coup dit du dehors. Ce coup est difficile à porter car aucune partie du corps du gaucher ne prend appuis sur le pavois à cet endroit là. Dangereux pour celui qui le pratique, mais peut surprendre et causer lal chute de façon spectaculaire du jouteur gaucher s'il est bien exécuté.

Quelques points particuliers du règlement...

Saint-Louis - Sète 2011 © photo Yvan Marcou
Saint-Louis - Sète 2011 © photo Yvan Marcou
Les joutes sont bien un jeu individuel mais pratiqué par équipes, car les jouteurs sont licenciés dans des sociétés (clubs) et ils peuvent se retrouver face à face dans les compétitions.
Et c'est la que la notion de sport d'équipe prend toute sa mesure. En effet, si un jouteur rencontre un membre de sa société et qu'il a déjà vaincu 2 adversaires, en règle générale, le nouveau venu lui fait le jeu.
Faire le jeu consiste à simuler le combat et à se laisser vaincre par son coéquipier de manière à ce que ce dernier soit qualifié pour la seconde partie du tournois appelé: les revanches .
Dans les joutes, le but du jeu est de se défaire au cours d'un combat de son adversaire. Pour vaincre un adversaire plusieurs possibilités existent. la plus courante est de le faire tomber à l'eau, mais ce n'est pas la seule. Le jouteur qui se fait désarmer ou qui perd indifféremment sa lance, son pavois (ou qu'il le rattrape par la corde - sauf au Grand Pris de la Saint-Louis où cette faute vaut un avertissement) ou qui perd les deux, est éliminé, tant bien même enverrait-il son adversaire à l'eau.
Tout jouteur qui prend appui de la lance, du pavois ou d'une partie du corps autre que ses pieds sur son plancher ou sur les jouteurs assis devant lui sera également éliminé. Enfin, l'ultime façon d'éliminer son adversaire est de le contraindre à faire des fautes.
Sitôt qu'un jouteur a vaincu trois adversaires, il est qualifié pour les revanches. Il pose ses armes, quitte le plancher et reviendra sur scène dans la deuxième et dernière partie du tournoi.
Dans les revanches, sont opposés tous les jouteurs qui ont réussi à vaincre trois adversaires. Dès lors, il ne faut plus en vaincre trois consécutivement mais un seul. Les jouteurs se rencontrent dans l'ordre où ils se sont qualifiés. Chacun reste sur la barque où il est parvenu à se qualifier à moins que la place soit prise. Dans ce cas, il poursuit le combat sur l'autre barque.
Les confrontations surent jusqu'à la finale. dans le cas ou un bouquet (chute de deux adversaires simultanément) viendrait à survenir, serait déclaré vainqueur le jouteur ayant touché l'eau le dernier.

Avant que le tournois débute, un cérémonial ancestral est soumis aux jouteurs dans "un ballet" spectaculaire où ils prêtent le serment de loyauté et de respect du règlement.
Sources: Toussaint Fiorenzano.

Pour visionner les photos des tournois de joutes de la Saint-Louis 2009 - 2010 et 2011, cliquez ICI.

Palmarès des 22 dernières années

1990 - J. Castillazuelo ( SJ Frontignan)
1991 - C. Massias (SJ Frontignan)
1992 - B. Betti (NL Mèze)
1993 - C. Massias (SJ Frontignan)
1994 - J. Noguet ( JL Sète)
1995 - J. Castillazuello (SJ Frontignan)
1996 - J. Castillazuello (SJ Frontignan)
1997 - C. Massias (SJ Frontignan)
1998 - O. Soula ( JL Sète)
1999 - J.L. Montels ( SNJ Agde)
2000 - T. Lognos (SNJ Agde)
2001 - A. Evangelisti (JL Sète)
2002 - A. Evangelisti (JL Sète) et M. Arnau (LA Sète)
2003 - S. Abellan (LS Sète)
2004 - D. Monfrance (SJ Frontignan) et J. Noguet (JL Sète)
2005 - A. Evangelisti (JL Sète)
2006 - A. Evangelisti (JL Sète) et M. Arnau (LA Sète)
2007 - B. Betti (NL Mèze)
2008 - A. Evangelisti (JL Sète)
2009 - David Aprile (LS Palavas)
2010 - Olivier Soula (JL Sète)
2011 - Aurélien Evangélisti (JL Sète)
2012 - Aurélien Evangélisti (JL Sète)

Le Club de la Presse du Languedoc-Roussillon ouvre en nocturne les joutes de la Saint-Louis


Concernant le Prix féminin 2012, il n'y a pas de vainqueur déclaré compte tenu que les trois concurrentes sont tombées à l'eau.
Nos félicitations aux trois dames concurentes
Nos félicitations aux trois dames concurentes

Vidéo - Le Grand Prix de la Saint-Louis 2010 dans le Cadre Royal de l'Ile à Sète

Vidéo réalisée au moyen d'un NIKON D300S

Mardi 28 Août 2012
Yvan MARCOU
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1.Posté par GIGOUT JOEL le 06/09/2009 22:16 | Alerter
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les photos des joutes sont toujours tres spectaculaires;
bravo yvan jg

2.Posté par jason gros le 23/05/2012 15:50 | Alerter
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les joutes sétoise n'éxiste pas, mais par contre les joutes LANGUEDOCIENNES oui ! ;)

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